Dans la cour des grands
Quand la Revue du Vin de France consacre Jérôme Bretaudeau meilleur vigneron de France, elle envoie deux messages. Le premier est que l’on peut être reconnu très talentueux en partant de zéro. Le deuxième est que l’on peut aujourd’hui avec ce talent, produire en Muscadet des vins d’exception. Comme un César, la reconnaissance par la profession couronne un homme, une œuvre mais par ricochet illumine toute une région en saluant aussi finalement toute la trajectoire que prend une appellation. Dans les coulisses du sacre, on y repère l’émancipation d’une viticulture nantaise décomplexée qui s’affirme dans ses choix et revendique son terroir et son cépage. Le vigneron de Gétigné ouvre aussi une autre voie, celle de considérer que l’on peut vendre un Muscadet à 40 €. La presse professionnelle française et internationale encense l’évolution qualitative des Vins de Nantes, notamment avec les appellations communales, jusqu’à parfois les comparer aux intouchables Montrachet. Elle adresse, entre les lignes, un autre message à tous les vignerons du Muscadet : avec un cépage unique révélateur de terroirs, avec une immense diversité de sols issus du massif armoricain, avec des élevages longs et soignés dans des cuves souterraines traditionnelles, avec le style inimitable alliant fraîcheur et salinité ouvrant les portes de l’umami, avec une signature entre la Loire et l’Atlantique, deux sanctuaires naturels qui font rêver la planète, vous pouvez enfin prétendre à jouer dans la cour des grands !
L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes