Journal de Bord
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Edito

Mind the gap !

La filière viticole n’est plus à un paradoxe près.
A l’heure où le vignoble français se rétracte avec une inexorable voie vers la valorisation et la montée en gamme de ses vins, la grande majorité des consommateurs, notamment les nouvelles générations, est toujours autant perdue dans le maquis des appellations et de leur hiérarchie. La transmission familiale se tarit, la loi Evin inhibe l’éducation au vin et de sérieux concurrents comme la bière et les mix sont passés par là pour perturber les messages. On peut faire des statuts, mais s’il n’existe aucun marchepied pour les atteindre, on risque de prendre tout le monde de haut. En bref, engager des crus pour une niche d’initiés sans solidifier le socle de l’appellation est sans doute risqué. D’où l’impérieuse nécessité de construire un discours valorisant pour tous les wagons du train. Pour les Vins de Nantes, quand on parle d’un Clisson, on sait déjà qu’on est en Sèvre et Maine, en Muscadet, et qu’il s’agit d’un vin blanc sec de Loire. Le dossier du mois démontre que les démarches « communales » constituent une pierre angulaire de la valorisation de tout un vignoble. Au rythme de l’INAO, elles démarrent doucement comme des locomotives. Mais, une fois lancées, elles peuvent entraîner les wagons de l’AOC dans lesquels on retrouve tous les passagers vers la valeur. Après près de 20 ans de travail, les crus du Muscadet sont aujourd’hui légitimes mais encore peu connus par le grand public. Ils arrivent en aiguillage soit vers la voie de l’émancipation ou celle de la consolidation de l’appellation Muscadet avec le même objectif : celui de ne laisser personne à quai.

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes

 

*« Attention au vide » consigne de sécurité devenue expression anglaise qui fait référence à l’écart, parfois relativement grand, entre le train et le bord du quai.