Journal de Bord
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Edito

Un millésime sous bonne étoile ?

La question n’est plus de savoir sur quel millésime va s’abattre le gel mais sur quel vignoble. Chaque année, à peu près à la même époque, le niveau d’alerte est au maximum. Le printemps s’est encore emmêlé les pinceaux enregistrant des records de chaleur sur un week-end avant l’arrivée d’une langue polaire venant lécher tous les vignobles de France. Pour une fois, il semblerait, à ce stade, que le Muscadet ait été épargné, bien plus grâce à la douceur de sa façade Atlantique que par les tours antigel couvrant une infime partie des parcelles de melon de Bourgogne. La vigilance s’est affichée sur les visages des vignerons comme sur celui du marin qui passe le cap Horn. Le soulagement viendra plus tard, après la fleur, après l’été, après la récolte. Encore un épisode qui frappe la filière viticole française de plein fouet marquant son impuissance devant l’ampleur des conséquences du dérèglement climatique sur nos fragiles cépages. La recherche et l’expérimentation sur les moyens de lutte progressent mais la course semble tellement inégale. Quand on gelait, on se disait malchanceux ; aujourd’hui quand on ne gèle pas, on se dit chanceux : la roue de la fortune s’est inversée. En attendant, profitons de la vigne magnifique comme signe de bonne étoile.

L’équipe de rédaction de la Fédération des Vins de Nantes