Le vigneron 2.0
Pour les plus pessimistes et sans céder à la paranoïa de l’apocalypse, on sent comme un air de fin de cycle, avec des fondations qui vacillent : l’hiver mort-né laisse les vignerons perplexes quant aux risques de gelées printanières alors que les bourgeons gonflent. Le climat anxiogène, lié à l’épidémie Coronavirus, bouleverse les grands événements comme le salon de l’agriculture ou Prowein. Les échanges commerciaux sont perturbés avec le Brexit ou la taxe Trump. La menace de l’impact des ZNT inquiète sur les surfaces du vignoble. Tous ces facteurs exogènes pourraient décourager les prétendants à la reprise d’exploitation. Pourtant, dans le Muscadet, est née naturellement une nouvelle génération de vignerons qui ont foi en l’avenir. L’attractivité du métier n’est donc pas si terne, mais les questions se bousculent dans les esprits des futurs chefs d’exploitation notamment en ce qui concerne la transition environnementale et les besoins en ressources humaines pour y répondre. Le Grand format du mois ouvre sur les enjeux de l’emploi dans le Nantais. Entre la pyramide des âges qui menace, le recours croissant à la main d’œuvre étrangère pour le travail à la vigne, la carence de tractoriste ou la diversification des compétences au domaine, le sujet interpelle pour savoir qui fera le vin demain. Le métier change et fort à parier que les vignerons du futur seront bien différents de leur aïeux. Sans nul doute des nouveaux profils d’entrepreneurs et de passionnés 2.0. Entre fibre et granit, entre lune et 5G, connectés à la fois à la terre et au ciel.
L’équipe de la rédaction de la FVN