Crus du Muscadet, les raisons d’y croire
Le marché français du vin retient son souffle. Baisse de la consommation, qui devient inexorablement occasionnelle, Brexit, protectionnisme Trumpiste, concurrence croissante et mondialisation de l’offre, le vigneron s’interroge sur son modèle. Quelle offre, à quel prix pour quelle cible ? Le salut du vigneron est l’anticipation de ces phénomènes et nos signes de qualité, fondés sur le lien au terroir et donc par essence, indélocalisables. Ce sont de vrais atouts pour jouer la différence. Aussi, la hiérarchie des Muscadets peut être une réponse. Elle peut permettre de maintenir des surfaces tout en créant de la valeur. Coup de projecteur ce mois-ci sur la pointe de la pyramide : les crus. Un segment d’offre qui s’organise, qui donne du sens et du statut à l’AOC, qui fédère des vignerons et qui génère de la fierté à tout un territoire. Un travail de fond qui a démarré dans les années 90 et qui obtient des reconnaissances officielles (4 nouveaux crus prévus au printemps 2019) et des résultats commerciaux. Granite, gneiss, schiste, amphibolite, orthogneiss, gabbro, micaschiste, granodiorite, serpentinite, le sous-sol du Muscadet est une mosaïque ! L’élevage sur lie « à la Nantaise » de 2 à 10 ans, à partir d’un cépage bourguignon unique au monde, façonne des grands vins blancs identitaires et racés. Ajoutez une grande métropole hyper attractive et ambassadrice de son vignoble et théoriquement vous obtenez les conditions du succès. Si on a pu railler les vignerons pionniers des crus du Muscadet, on leur donne, aujourd’hui, sans concession les raisons d’y croire !
La rédaction de la e-lettre de la Fédération des Vins de Nantes.